Une écoute qui va au-delà de l’écoute active et bienveillante. Le terme "écoute profonde" apparaît dans le Grand Livre de la Pleine Présence, de Denys Rinpoché. Elle fait partie des pratiques proposées dans l'entraînement à la Pleine Présence en relation. J'ai été invitée par son auteur à approfondir cette pratique dans la veine de la psychologie contemplative. Je vous expose ici les grandes lignes de cette pratique primordiale présente dans tout travail thérapeutique de fond.
Définition de l'écoute profonde
L'écoute Être à l’écoute, entendre-voir et comprendre. Nous réceptionnons les informations qui sont transmises par l'ouïe, par la vue, par l’ensemble des sens en nous établissant dans une disponibilité ouverte à 360 degrés. C’est donc une écoute spacieuse, aussi bien pour soi-même que pour autrui. On écoute l’autre, soi et tout notre environnement. On écoute toute la situation. Un peu comme lorsque nous sommes sur une piste de danse : je danse avec ce que je suis et vis, je danse avec l’autre, avec les autres, sur un tempo et dans une pièce agencée de telle ou telle sorte. Profonde Comprendre profondément en sentant plutôt que en pensant. On se place dans une immédiateté. Nous ne nous projetons plus dans une représentation de l’énoncé. L’écoute profonde est ouverte sur le monde inconditionnellement. Elle nous aide à nous adapter et à être résiliant professionnellement et personnellement. Le contexte évoqué (relatif au besoin) a moins d’importance, car on entre dans l’immédiateté. On offre de l’espace pour que la rencontre et la communication se passe. Ainsi, le contexte est entendu, les besoins sont repérés à un niveau beaucoup plus vaste que l’énoncé de la situation, du problème ou du besoin.
Une écoute naturelle
Dans le non effort, cette écoute permet de revenir dans une authenticité de l’être. Elle va par conséquent être rassurante non pas dans la parole qui s’y joint mais par la posture de disponibilité sans filtre, ni masque. Elle nous pose dans une saine humanité. Elle est le terreau d’une éthique, d’un respect profond de soi et de l’autre. Et ça se sent.
Cette écoute développe des qualités qui facilitent la créativité, la résilience, l’adaptabilité et l’anticipation.
Prendre du recul sur les situations et sur nos préoccupations habituelles par une meilleure incorporation.
Cultiver la lucidité, avec un propos clair et une vision sur les intentions et l’avenir.
S’apaiser avec discernement en entretenant une relation saine à nos émotions, une meilleure empathie, une capacité à se consoler soi-même et à apaiser autrui.
Rester à la fois détendu et dynamique, dans un bon équilibre qui peut s'ajuster à la situation de l'instant.
Être vigilant et ouvert à toute situation.
La seule limite : un entraînement qui exige une régularité. Pour atteindre cette posture intérieure de non effort, il faut s’entraîner. C’est le paradoxe de cette écoute : faire un petit effort quotidien pour revenir à cette disposition naturelle mais oubliée.
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